Monter une association pour gagner la confiance des adultes
En 2010, six collégiens découvrent le parkour dans un film et commencent à s’entraîner dans les rues d’Issoire. Très vite, ils se heurtent au mécontentement des passants, méfiants à l’égard de ces jeunes qui grimpent sur les murs et les rampes d’escaliers. Ils rencontrent aussi des difficultés matérielles : novices, ils se blessent régulièrement et ont besoin d’une assurance. Ils décident alors de monter une Junior Association, un statut qui leur permet de gérer leur projet en toute autonomie, même en étant mineurs. Le projet associatif se révèle très bénéfique dans leurs relations avec les issoiriens. Ils se dotent d’un logo, d’un T-shirt, contactent la presse locale pour faire connaître leur initiative. Le regard des passants change : ce n’est plus une bande qui traine dans les rues d’Issoire mais des jeunes qui s’associent. Ils sont ainsi identifiés par la municipalité ainsi que par les services de polices – qui, après quelques rappels à l’ordre, finissent par avoir confiance en eux.
Un projet qui participe à la vie locale
Le projet se développe progressivement. Grâce à la municipalité qui met à leur disposition un gymnase pour leur permettre de s’entraîner en sécurité, Parkour City Life s’implante dans la vie locale : tous les mercredis, les jeunes issoiriens peuvent découvrir la pratique du parkour et s’entraîner, encadrés par les jeunes de l’association. La Maison Des Jeunes d’Issoire les associe au festival local qui accueille des centaines de jeunes chaque année : l’association y organise des séances d’initiations gratuites.
En passant d’une pratique entre amis à une forme de club local, les jeunes ont gagné en responsabilités. Ils encadrent maintenant une dizaine de pratiquants – dont les plus jeunes ont 14 ans – organisent des sorties, des week-ends pour découvrir d’autres milieux urbains. Tout cela nécessite de l’organisation, un peu d’administratif et de débrouillardise, mais surtout de la maturité pour donner confiance aux plus jeunes et rassurer leurs parents.
Parkour City Life aura quatre ans en novembre. Les plus anciens ont maintenant 18 ans et passent le relais à une nouvelle équipe. La demande des jeunes issoiriens est grandissante : les inscriptions aux séances du mercredi pour l’année à venir ont atteint 20 personnes en l’espace d’une journée. Face à un tel succès, les pistes d’évolution du projet sont multiples…
Anna Lentzner, pour Jets d’Encre
Découvrez le RNJA, l’association qui rend tout cela possible sur http://www.juniorassociation.org/