Son engagement solidaire a commencé par du bénévolat dans une épicerie sociale pendant ses études. Il s’accorde également avec son métier : œuvrant pour l’insertion professionnelle, « en un sens je suis un peu baignée dans le social, mais je ne travaille pas directement auprès du public ». C’est probablement cette envie de contact qui l’a poussée à devenir bénévole. Elodie confie avoir «toujours eu une sensibilité envers ceux qui sont à la rue » «pour moi on ne devrait pas laisser quelqu’un seul sans ressources et sans aide». Agir contre ce qu’elle juge inadmissible dans le cadre d’une association s’impose alors presque comme une évidence.
La bénévole est référente du «camion en gare» du jeudi, l’un des espaces d’accueil hors-murs d’Autremonde «où l’on va à la rencontre des personnes, 3 soirs par semaine ». On a souvent l’image de SDFs, totalement exclus, mais la mission ne concerne pas seulement ce type de personnes. «Le principe du camion est de créer du lien social, de permettre à des personnes isolées de participer à des activités, comme des jeux de société, photographie, théâtre, danse… et de peu à peu se sociabiliser.» Des gens viennent seulement pour discuter, d’autres pour s’informer. «On est une association intermédiaire, on oriente plus qu’on n’accompagne » ajoute Elodie. Son rôle est celui d’un guide, d’un médiateur, ce qui manque le plus souvent à ceux qui ont besoin d’aide : les bons interlocuteurs et dispositifs existent, mais il faut des personnes pour «faire l’aiguillage».
Agir suscite «l’impression d’être utile», «on se sent attendu à la gare, on est un repère pour certains» «en donnant les contacts on sent que la personne a obtenu ce qu’elle venait chercher». Voir qu’on a concrètement aidé quelqu’un est à la fois source de joie et gratifiant ! Ce qui plaît à Elodie c’est «l’idée d’un partage libre, d’un accueil inconditionnel ». Cependant ceci entraine souvent l’impossibilité de savoir ce qu’est devenue la personne, conséquence assez frustrante. «Et il y a des choses sur lesquelles on n’a aucune prise : quand on nous raconte des problèmes de santé, de vie, qu’on a affaire à des étrangers sans papiers… on n’a pas à notre niveau les moyens de les aider». «C’est difficile à vivre» mais on se rend compte que le seul fait d’être attentif, à l’écoute et de discuter avec eux a une importance conséquente.
Enfin l’engagement associatif lui a apporté sur le plan personnel : «J’ai fait des rencontres intéressantes, le public n’est jamais le même et on tisse des liens réciproques».